jeudi 7 juillet 2016

CENT-SIXIÈME ANNIVERSAIRE DE LA NAISSANCE DE L'ÉCRIVAIN FRANCISCO COLOANE.


FRANCISCO COLOANE

Grand connaisseur des mentalités et des mœurs des 
ces peuplades indiennes, Coloane sera aussi l’un de leurs premiers et plus ardents défenseurs.

FRANCISCO COLOANE
Coloane a également fréquenté de près la population cosmopolite des régions antarctiques, où se mêlent marins, chasseurs de phoques, chercheurs d’or, contrebandiers, pirates, trafiquants, bourlingueurs et aventuriers sans foi ni loi.

Coloane est né sur l’île de Chiloé, dans l’extrême sud du pays le 19 juin 1910. Journaliste à Santiago, il écrit des nouvelles dans un style admirable de force expressive et de sobriété. Les quatorze récits de Cabo de Hornos, Cap Horn (1941) restituent, dans un climat hallucinant, des épisodes dramatiques où le réel se confond avec la légende. Son œuvre se poursuit par El último grumete de la Baquedano, Le dernier Mousse (1941). Un adolescent embarque clandestinement sur une Corvette et se lance à la recherche de son frère perdu en mer. Les histoires dans Golfo de Penas, Le Golfe des peines (1945), Los conquistadores de la Antártida, Antartida (1945), Tierra del Fuego, La Terre de Feu (1957), El camino de la ballena, Le sillage de la baleine (1962) ont toujours pour cadre les confins du monde, ce Grand Sud qui fascine le romancier. Rastros del Guanaco blanco, El Guanaco (1980) évoque l’extermination des indiens Selk’nam, chassés de leurs terres transformées en pâturage à moutons.

Ami et camarade de Pablo Neruda, dont il partagea l’idéal communiste, c’est Coloane qui s’occupa de la veillée funéraire du poète et qui prononça son éloge funèbre. Rappelons que la maison de Neruda avait été saccagée et ses livres brûlés ; ses funérailles avaient donné lieu à la première manifestation de protestation contre la terreur dictatoriale.

Los pasos del hombre, Le Passant du bout du monde (2000) retrace le parcours accidenté et la profusion de rencontres et expériences du vieux baroudeur. Ce récit de vie fantaisiste, où s’inscrivent des souvenirs d’exil en Argentine et des voyages en Europe et en Asie, s’achève sur ces mots : «Je rêve souvent de mon père et j’entends ses dernier mots : reprenons la mer.»

Son dernier livre Naufragios : reflexiones y ficciones, Naufrages (2002), mêle l’autobiographie à l’évocation des diverses catastrophes maritimes de 1520 à nos jours. Membre de l’Académie chilienne de la Langue, Francisco Coloane est mort le 5 août à Santiago du Chili.